L’histoire locale de Vezin depuis le début du XXème siècle

Vers 1900. Des habitants de Vezin, que l’on appelle aussi les « veinoux », regardent passer de grosses locomotives à vapeur sur la voie ferrée qui traverse la commune. Cette ligne, construite en 1864, permet de relier Rennes à Brest. Cela leur donne une idée.

Vezin est une commune rurale où la plus grande partie de la production est acheminée vers la grande ville de Rennes. Ils pensent alors que la création d’une ligne de tramway pour relier Vezin à Rennes serait intéressante, elle pourrait aussi desservir Pacé, St Gilles et Romillé. Lors du conseil municipal du 2 août 1904, le projet est évoqué : le caractère d’intérêt général est mis en avant ainsi que la volonté de travailler en intercommunalité (déjà !) sur de grandes idées de développement économique. La gare est prévue sur le site actuel de la Poste. Plus tard, le projet est abandonné. Simultanément, les premiers vélocipèdes apparaissent vers 1905. Les rares « veinoux » à posséder ce genre de machine suscitent la curiosité de leurs concitoyens : se déplacer en équilibre sur deux roues à 15 kilomètres/heure semble extraordinaire.

Vers 1911, la première voiture traverse le bourg de Vezin : il s’agit d’une Torpédo noire. Elle appartient à l’industriel nantais, propriétaire de la laiterie de l’Hermitage. Dans la première moitié du siècle, l’agriculture fait vivre la majorité de la population. Environ cinquante fermes allant de 1 à 30 hectares se répartissent sur le territoire. Peu d’exploitants sont propriétaires des terres qui appartiennent le plus souvent à des nobles. Le paysage vezinois est alors très bocagé avec des champs de pommiers et de poiriers. Polyculture et élevage sont les principales activités. En même temps, les transports évoluent. Un rêve apparaît : celui de quitter le sol pour voler comme un oiseau. En 1912, une fête de l’aviation est organisée afin de voir ces oiseaux fabriqués de bois et de toile. Un vezinois a l’idée de faire s’y poser deux aéronefs pour la première fois dans le pays de Rennes. Lors de cet évènement, des milliers de personnes se regroupent pour voir le spectacle : un avion apparaît, piloté par un certain Allart.

La mobilisation générale du 2 août 1914. La plupart des hommes dans la force de l’âge sont appelés à rejoindre le front et les fermes se vident. Les femmes, assurent donc les récoltes puis les labours et les semis. L’armistice est signé le 11 novembre 1918, vingt-trois jeunes de Vezin sont morts dans ce conflit. A la suite de cet évènement, un monument à la mémoire des enfants vezinois morts pour la France est édifié.

En 1922, les habitants de Vezin voient apparaître la première cabine téléphonique. Et en 1923, la mairie s’équipe des premiers réverbères pour éclairer le centre bourg. Pendant la période 1920-1960, l’agriculture se modernise : un premier tracteur, un Ford, avec des roues en fer, arrive en 1937 à la ferme du Groseillier, puis arrivera un Ford Ferguson à la ferme de la Drouettière en 1945. Grâce à cette modernisation, la présence des machines nécessite moins de bras et les ouvriers agricoles vont donc travailler à la ville. Cette évolution est considérée comme une promotion sociale. L’ère industrielle est en route avec la construction de la centrale électrique Belle Epine en 1940.

La seconde guerre mondiale annonce une période difficile. Des maisons sont aussitôt réquisitionnées. La population accueille de nombreux réfugiés de Rennes, Vezin étant considéré comme une zone moins exposée aux bombardements. Cette situation prend fin grâce à l’arrivée des Américains le 4 août 1944. Durant près de deux jours, d’énormes convois de jeunes soldats et de matériels traversent le bourg. Les nouveaux arrivants s’intègrent à la population en apportant des denrées qui manquent ou qui sont inconnues (chewing-gum, cigarettes américaines…).

Après ce conflit, l’évolution de la société se poursuit. D’un village rural, Vezin devient une commune périurbaine. Les modes de vie changent et un besoin nouveau apparaît : le sport. L’association A.S.V. (Avenir Sportif de Vezin) est créée en 1943 pour que les jeunes vezinois puissent jouer au basket-ball et au football. Les femmes obtiennent le droit de vote. L’église et le cimetière sont séparés dans les années 1950. Le cimetière est alors déplacé à l’entrée de la commune et l’église profite de l’installation d’une sonnerie électrique.

En 1952, le constructeur Citroën s’installe à Rennes, route de Lorient, dans la zone industrielle qui jouxte la commune. Cette première implantation préfigure l’état actuel de ce secteur, en particulier le site des Trois Marches de Vezin-le-Coquet. Le développement économique et la croissance attirent une nouvelle population et ainsi un nouveau type de logement : la maison avec jardin à la campagne. Le premier lotissement est appelé « La cité des fleurs » : cent quarante-deux maisons y sont implantées au début des années 60. L’ensemble école-mairie est reconstruit en 1954, route de Salibart (aujourd’hui rue des Violettes). Le réseau d’adduction d’eau potable est réalisé dans les années 1960-1970. En 1968, la station d’épuration est construite au Lozeret.

 

Durant ces cinquante dernières années…

Au fil du temps, la ville s’est modernisée avec la construction et l’aménagement de l’écoquartier « Les Champs Bleus » qui prend en compte lors de son édification les enjeux de développement en termes de logements, de lien social, de déplacements, d’énergie et d’environnement. Le Tempo, centre socio-culturel inauguré en novembre 2015, comprend une médiathèque, trois salles de formation et une salle de conférences capables de recevoir des animations et des spectacles.

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